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 Vide supra

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AuteurMessage
MESSAGES : 63
INSCRIPTION : 24/07/2015
PSEUDO : .heavencanwait
AVATAR : M. Fassbender
ALLÉGEANCE : MACBETH (STYX)
OCCUPATION : Satisfaire sa femme et gérer les comptes du Styx
Malvolio Macbeth
Malvolio Macbeth
Message(#) Sujet: Vide supra Vide supra  EmptyLun 10 Aoû - 18:25

Vide supra
ANDROMAQUE & MALVOLIO MACBETH

   Il est assis face à la foule qui se masse devant lui. Sans un mot, il verse son vin dans la coupe de métal cabossée par les années. Pas de luxe ce soir, l'oisiveté n'appartient pas à ce monde, il est le reflet du soleil des jours heureux qui n'ont pas leur place en ce lieu. A ses côtés, sa moitié, son amour, sa reine. Il lui porte un regard attentionné puis se détourne d'elle. D'un mouvement leste, il se lève, le vin tourbillonne dans sa coupe, il atteint le bord pour chavirer. Tous l'observent en silence, tous le détaillent, il sent leurs regards glisser sur lui, sur sa couronne de fer blanc, sur sa femme. Il aime ça, c'est ce qu'il désire le plus au monde. Levant sa coupe haut face à lui, un sourire naît puis s'élargit. Les masques tombent chaque soir que la Cour s'ouvre. Il n'existe pas à Rome un endroit semblable à celui-ci.

- Allons donc mes bons amis, encore un soir !
Il est un monde de lumière, sans moi !
Ici, nous préférons l'ombre et la folie,
danser nos amours transis, à la Cour des nuits,
ne craignez pas la loi folle des saints Lear,
Cette nuit, moi, Malvolio, roi misère,
vous déclare libre de la lumière.
Dansez, mes fous, à la Cour des Miracles !
Cette nuit encor, bienvenue à tous !


Il gesticule en parlant, il arpente la scène qu'il connait par cœur. Des hurlements de joie se font entendre tandis que la musique s'élève dans les airs. Le vin, la chair, le plaisir mêlé au vice prend sa place dans cette Cour décadente. Malvolio boit une longue gorgée avant de renverser sa tête en arrière. Un show qu'il assure, un spectacle qu'il se doit de donner pour que son ego se taise. Tournant finalement le dos à la foule qui semble entrer en transe, Macbeth retourne vers son trône de misère, des chaises hautes, sur une estrade de pierre là depuis toujours. Déposant sa coupe, il retourne vers Andromaque, sa femme, qu'il sent soucieuse ce soir-ci. D'un geste, il fait partir les serviteurs et les gardes qui surveillent depuis l'arrière : lorsqu'il parle avec la reine de ses nuits, personne n'a le droit d'entendre ce qui est dit. D'un geste aimant, il dépose une main sur la cuisse d'Andromaque.

- Ma mie, je vous sens triste ce soir. La Cour n'était peut-être pas obligée de vous avoir si vous ne vous sentez pas à votre aise.

La voix de Malvolio est redevenue celle de tous les jours, il n'est plus ce roi de pacotille qui harangue la foule, qui leur fait croire qu'il est plus qu'un mortel. Sur un mot de sa femme, il pourrait tous les abattre sans en avoir le moindre remord, mais cela, ils n'ont pas besoin de le savoir. Ils n'ont pas non plus à savoir que les rumeurs circulant sur les femmes de la famille sont fondées. Malvolio sait les maux qui tourmentent son épouse et cela l'énerve de ne pouvoir rien faire de plus pour alléger sa peine.

» Dites-moi tout, n'ai-je déjà pas prouvé que je ne vous ferais jamais défaut ?

Il est compatissant, aimant. Bien des personnes se parjureraient pour assister à un tel spectacle, eux qui ne connaissent que Malvolio Macbeth, le gérant implacable, le comptable incorruptible, le tueur froid. Il attend que lui réponde sa femme, qu'elle lève son regard sur lui, qu'elle s'ouvre une fois de plus, qu'elle soulage sa peine.
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MESSAGES : 60
INSCRIPTION : 24/07/2015
PSEUDO : Elorin
AVATAR : Katie McGrath
ALLÉGEANCE : Macbeth
Andromaque Macbeth
Andromaque Macbeth
Message(#) Sujet: Re: Vide supra Vide supra  EmptyJeu 1 Oct - 9:06



     Malvolio & Andromaque


 Vide supra
La peur, la mort, le sang et les crimes, tout cela n'est plus qu'un fleuve d'indifférence, une rivière de sang dans laquelle je baigne mes chevilles et tâche mes robes. Je n'ai plus peur, je n'ai pas peur, plus d'âme qu'une ambition dévorante comme une fièvre qui me brûle. Où bien ai-je la fièvre ?
Pourquoi est-ce que je ne parvins pas à me débarrasser de l'étau qui enserre ma gorge, le noeud qui pèse dans mon estomac ? Pourquoi mon trône est-il froid comme un tombeau muré, et le vin sur mes lèvres a-t-il un goût de sang ?

Mes doigts tiennent à peine la coupe de vin, la tenant dans une prise lâche, faisant clapoter le carmin. Elle est lourde dans ma main alors que je siège sur mon trône - le trône où mon époux m'a mis pour dominer l'assemblée d'une estrade. Leurs cris, leurs joies, autant d'insultes et de maux à mon crâne - je me tiens, assise, presque rigide, indifférente à la soirée qui s'ouvre alors que les hourrahs pourtant dirigés vers l'homme de ma vie retentissent, martyrisent mes tempes.
Et je ne parviens pas à écarter ce noeud de peur qui tisse sa toile aux fonds de mes entrailles - est-ce un pressentiment, une vision qui s'annonce ? Ou la peur d'une fillette encore effrayée par le noir et ses monstres ? J'ai envie de me réfugier dans le noir de mon tombeau, de nos appartements, de lancer un rituel, d'interroger les morts et les ombres, d'avoir le coeur net, mais cette pensée me donne des haut-le-coeur. Je ne suis pas sûre de vouloir savoir, de vouloir affronter le monstre du futur qui ronge mes nuits, anéanti mon sommeil, dévore mes nerfs. Je vois, mais j'ignore quoi, j'ignore quand.

Pourquoi suis-je présente ? Pourquoi suis-je là, à les regarder rire et boire, alors que ni les sons ni le vin ne daignent passer ma gorge nouée ?

Pour qui.

Celui qui subjugue la foule, dont je ne vois que de dos la prestance, silhouette connue, aimée depuis tant d'années, avant même que son existence me soit révélée. Celui qui parvient à me tirer un sourire même au pire de mes cauchemars, qui joue au roi, répète son futur rôle, brûlant les planches de son aura magnétique. Mon époux, mon ancrage dans le futur et le passé qui se mélangent, dont le visage ensanglanté me hante de tout temps.

Il est là. Je l'aperçois dans la foule - l'homme qui est mort, mon fantôme, immobile et comme grisé au milieu des rires et des ébats. Il est mort, j'en vois encore le sang imprimé sur ma peau de morte, il est accompagné d'un cohorte de fantômes honnis, d'âmes damnées semeuses de tempête et de discordes dans la fête..."- Ma mie, je vous sens triste ce soir. La Cour n'était peut-être pas obligée de vous avoir si vous ne vous sentez pas à votre aise."

Entendre sa voix me fait cligner des yeux, rejoindre le réel et je me force à reposer mon regard sur lui, à le voir, à voir son visage proche du mien et sa voix tangible, plus réelle que celle empruntée des fantômes ou du roi maudit aux vers tonitruants.

"Comme s'ils pouvaient me forcer à quoique ce soit."


Je suis hautaine, méprisante, mon ton est de glace, railleur alors que je contemple cette foule à laquelle je fais l 'honneur de ma présence. Je m'en aperçois presque aussitôt, et une ombre de regret, une moue de culpabilité traverse mon visage - juste pour lui. Non, non cela n'ira pas. Vestale de glace, inhumaine reine des miracles, je suis drapée de mépris et d'ambition - les âmes qui savent à quel point j'ai peur sont rares. Unique. Il ne mérite pas mon mépris et lorsque je relève mon regard vers lui, ma colère sans destinataire ne lui est plus adressée.

"Dites-moi tout, n'ai-je déjà pas prouvé que je ne vous ferais jamais défaut ?" J'ai un pauvre sourire, et le noeud de mon sombre pressentiment se desserre quelque peu - il dit vrai. Il est mon phare dans la tempête, ma vision certaine dans les brumes de mes cauchemars. Je serre tendrement ses doigts posés sur ma cuisse et me fend d'un sourire - bien plus sincère que ceux mielleux et fourbes que j'ai servi à Hybris toute la journée. Ma chère soeur, je te tuerai.

"Pardonnez-moi. Je pensais que cela irait mieux si je venais, que la Cour me ferait du bien. "

Ironie, ce n'est pas le cas et les nuis sans sommeil, les journées sans sérénité me font payer le prix. Je baisse mes yeux sur nos mains jointes, liées par le sang. Je pose ma coupe de cendres pour poser ma main libre sur le bras de mon époux, cacher la faiblesse de mes mains exsangues. Pourquoi je tremble ? Mon sourire lui est féroce, gracieux certes, décidé, déterminé. Rusé. Comme celui d'une reine pouvant choisir entre la grâce et la mort.

« - Elle ne fait que me rappeler qu'il est temps. »

Ne le méritons-nous pas ? Mes visions ne hurlent-elles pas qu'il est tant de passer au sang, et que quelques soient les crimes dont mon comptable d'époux est coupable chaque jour et chaque nuit, ils ne sont rien face à ce qui nous attend et ce qui brûle dans mon regard. Je hais nos profondeurs, nos obscurités, mais il n'y pas Lear plus convaincu que moi lorsque je rêve de cette roue qui nous élève, tournant sur les cadavres.

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Vide supra

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